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Aide européenne à la transformation du secteur agroalimentaire
Aide européenne à la transformation du secteur agroalimentaire

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Autor: Nuria Rovirosa - Lecture de 1 minute

Le fonds Next Generation représente une opportunité pour le secteur de l’agroalimentaire, tant pour sa transformation que pour la construction d'alliances avec d'autres secteurs économiques


Ces jours-ci, nous entendons tous dire que les fonds européens Next Generation vont nous aider à sortir de la crise engendrée par la COVID 19.


Ce plan s’inscrit dans des lignes directrices fixées par l'Europe et il est important que les entreprises comprennent les effets qu'elles auront sur leur activité.


L'avenir du secteur dépend de la réponse aux défis environnementaux et de l'adhésion à une digitalisation qui permet de meilleures décisions et l'accès à de nouveaux canaux de commercialisation. Ne pas le faire signifiera être laissé pour compte. Le secteur est conscient des énormes possibilités qui se présentent et conclut déjà des alliances avec d'autres secteurs pour tirer pleinement parti du potentiel du Next Generation Fund.



Qu'est-ce que la Next Generation EU et comment cela nous affecte-t-il?

Comme notre collègue José García nous l'a présenté dans un article précédent, Le Next Generation EU est un instrument temporaire de reconstruction de l'économie européenne après la pandémie COVID-19.


En tant qu'entreprise, qu'elle soit grande, moyenne ou petite, il est important de questionner et d'analyser les stratégies de développement des affaires à court et moyen terme, en tenant compte des axes qui vont être promus avec ces programmes de financement et, ainsi, d'aligner leurs priorités. Plus de 95 % des entreprises de ce secteur sont des PME et c'est pourquoi il est très important qu'elles s'organisent et se regroupent pour pouvoir participer.

Durabilité et numérisation au cœur de la stratégie

Le secteur de l'industrie agroalimentaire a résisté à la crise sanitaire sans problème majeur d'approvisionnement. Cependant, cette situation a révélé une série de défis auxquels le secteur devra faire face dans les années à venir pour se positionner comme le moteur de l'économie tant au niveau national qu'international.

Valeur ajoutée de l'industrie alimentaire au PIB

Les défis les plus immédiats de ce secteur sont la digitalisation et la durabilité, qui sont également deux des principaux leviers que les fonds européens vont promouvoir.


Miser là-dessus aidera les entreprises à mieux se positionner face aux nouveaux défis, à les rendre plus compétitives et à améliorer leur développement.


Comme nous l'avons évoqué dans notre précédent article "L'opportunité d'un secteur agroalimentaire durable", les principales actions durables pour l'industrie alimentaire reposent sur 5 points principaux:


  1. Investir dans le bien-être animal.
  2. Parier sur un emballage durable.
  3. Utiliser de l'énergie renouvelable.
  4. Mettre en œuvre des solutions zéro déchet et d'économie circulaire.
  5. Mettre en place des solutions de distribution pour minimiser les émissions de gaz polluants.


D'autre part, la numérisation apportera de grandes avancées en termes de productivité, de flexibilité, de prise de décision tout au long de la chaîne de valeur, améliorera la traçabilité nutritionnelle des aliments et, en plus, elle nous permettra d'avoir une plus grande interaction avec le consommateur final pour s'adapter à leur besoins.

Comment l'aide sera-t-elle distribuée?

Dans le plan de relance 1,2 milliards d’euros sont dédiés à l’agriculture, à l’alimentation et à la forêt.


Ainsi, 135 millions d’euros concourront à financer des aides à la conversion des équipements afin d'aider les agriculteurs à se doter de matériels plus performants en matière environnementale. 70 millions d’euros seront quant à eux fléchés vers des aides à l’investissement dans des matériels de prévention des aléas climatiques.


Un "plan de structuration des filières agricoles et agroalimentaires" (50 millions d’euros) pourra permettre à ses bénéficiaires de financer des dépenses immatérielles et des investissements matériels pour des projets ayant trait au développement des filières de produits agricoles et agroalimentaires, protéines végétales exceptées. 130 millions d’euros seront par ailleurs consacrés à la modernisation des abattoirs.


France AgriMer prendra aussi en charge un plan de 75 millions d’euros dédié aux protéines végétales.


600 millions d'euros de crédits d'impôt sont destinés à encourager les entreprises l'industrielles à investir dans les technologies numériques. 150 millions d'euros supplémentaires de subventions seront alloués pour les entreprises relevant de l'industrie pour qu'elles agrandissent leurs usines actuelles et 250 millions d'euros de plus de subventions pour les entreprises du secteur qui choisissent de transférer leurs usines en France.


L’agroalimentaire fait partie des secteurs stratégiques pour lesquels le plan de relance va apporter un soutien à l'investissement industriel :


Les projets d'investissement visés devront renforcer leur autonomie et leur résilience. Ces projets pourront notamment cibler la diversification des approvisionnements, la création, le maintien ou le redéploiement de capacités de production, permettant de sécuriser les chaînes d'approvisionnement alimentaire de la France et de l’Union européenne. Cet appel à projets s’inscrit en cohérence avec les récentes annonces du président de la République sur la souveraineté alimentaire dans une démarche d'autonomie et de durabilité environnementale.


Les projets d’investissement candidats peuvent se présenter sous la forme:


  • de créations de nouvelles unités de production;
  • d’investissements dans des unités de production existantes pour augmenter et moderniser leurs capacités de production ou les rendre plus productives et plus flexibles;
  • d'un développement et d'une mise en œuvre à l’échelle industrielle, de procédés technologiques innovants.


Les produits concernés sont les suivants (liste non exhaustive):


  • produits à base de nouvelles sources de protéines végétales pour l’alimentation humaine et animale ;


  • transformation et conservation de la viande de boucherie, des fruits et légumes, du blé, des poissons, crustacés et mollusques ;


  • ingrédients, additifs (conservateurs, antioxydants, enzymes, pigments naturels, notamment), vitamines, oligoéléments, arômes, acides aminés, ferments, enzymes ; 


  • emballages alimentaires à base de biomatériaux (papier/carton, plastiques biosourcés, bois et coproduits), emballages mono-matériaux en plastiques recyclables (polyéthylène téréphtalate, polyéthylène, polypropylène et plus largement emballages vertueux pour l’environnement destinés aux produits de l’industrie agroalimentaire..


Le volet «Transition agricole, alimentation et forêt » du plan de relance mobilise 1,2 milliard d'euros spécifiquement dédié aux agricultures et aux consommateurs avec trois priorités:


  • Reconquérir notre souveraineté alimentaire
  • Accélérer la transition agroécologique au service d’une alimentation saine, durable et locale pour tous les Français
  • Accompagner l’agriculture et la forêt françaises dans l’adaptation au changement climatique



Les fondamentaux de l'agro-écologie

Le plan de relance des exportations françaises qui s’articule autour de 3 axes stratégiques va également bénéficier aux entreprises de l’agroalimentaire:


  • sécuriser les dispositifs d’exportation (logistique, certification sanitaire, assurance-crédit export) pour consolider les flux commerciaux à l’international ;


  • structurer une offre adaptée à la demande des clients et partenaires à l’international pour consolider ou reconquérir les marchés traditionnels et saisir de nouvelles opportunités ;



  • promouvoir l’offre française à l’international sur les marchés en s’appuyant sur la nouvelle marque «Taste France» et en renforçant considérablement pendant cette période de crise l’accompagnement des entreprises à l’international.


Quels projets ont été lancés et quel est l'objectif?

Comment cette aide est-elle perçue dans le secteur? Quels projets ont été lancés et quel est l'objectif?



Parmi les projets bénéficiant déjà des fonds Next Generation dans le secteur agroalimentaire, on retrouve trois objectifs récurrents : la réduction de la dépendance aux importations, la transition écologique et la transition énergétique.

PROJETS LAUREATS SUR LE VOLET « RELOCALISER»

L'objectif principal de ces projets est de promouvoir la production de produits alimentaires sur le territoire national. Ainsi, on trouve des projets destinés à:


  • Application de la technologie brevetée et des approvisionnements locaux de matières premières biologiques, en développant une économie circulaire par le recyclage des produits agricoles et agroalimentaires. L'objectif sera la production des extraits végétaux jusque-là non fabriqués en France. 


  • Création d'un outil industriel qui répond à la demande nationale et aux besoins de ses clients industriels demandeurs de fruits rouges d'origine française.


  • Augmentation de la capacité de production de surgelés en relocalisant la production et la transformation de certains fruits aujourd'hui importés.


  • Augmentation de la capacité de production de noisettes et de fruits à coque très utilisés dans l'industrie agroalimentaire.


  • Colocation sur le territoire national les activités de transformation de poissons, crustacés et mollusques.


  • Sécurisation et maîtrise de la traçabilité des productions de graines de soja.

PROJECTS LAUREATS SUR LE VOLET « TRANSITION ÉCOLOGIQUE»

A cette occasion, ces projets poursuivent l'un des défis du secteur agroalimentaire : la transition écologique. À cette fin, certaines entreprises ont activé des projets axés sur :


  • Production industrielle d'un nouveau levain naturel qui contribuera au renforcement de l'autonomie protéique de la France et à la transition écologique de l'industrie agroalimentaire.


  • Développement d'une solution d'emballage hybride composée exclusivement de matériaux d'origine renouvelable et/ou recyclés..


  • De nouveau centre technique et industriel qui permettra de développer et produire en autonomie des substituts végétaux à la viande.


  • Anticipation aux changements de consommation alimentaire en développant de nouvelle gammes de produits industriels (sans additifs, sans conservateurs et colorants chimiques, recettes à base de protéines végétales) en diminuant son impact environnemental grâce à l' utilisation d'emballages durables. 

PROJECTS LAUREATS SUR LE VOLET « TRANSITION ÉNERGÉTIQUE »

Enfin, un autre des objectifs les plus récurrents dans les projets en cours est de réduire l'impact lié au carbone et aux émissions de CO2 par l'utilisation de nouvelles sources d'énergie plus durables :


  • Mise en place d'installations biomasse qui permettra de couvrir des besoins thermiques.
  • Réduction de la consommation d'énergie fossile en utilisant la biomasse. 
  • Réduction des émissions de carbone.
  • Diminution de la consommation de vapeur et de gaz naturel qui permettra réduire les émissions directes de CO2.


Tous ces projets contribueront également à la création d'emplois dans le pays.

 

Comme nous l'avons vu, les fonds Next Generation représentent une réelle opportunité pour le secteur, tant pour sa transformation que pour la création d'alliances avec d'autres secteurs économiques. Les défis à relever en termes de durabilité, de modernisation et de transformation numérique et environnementale sont nombreux et ce plan de relance servira de coup de pouce aux grandes entreprises, aux PME et aux coopératives agroalimentaires.


En ce sens, il est important d'agir de manière agile et de disposer d'une planification correcte afin d'analyser la feuille de route des investissements et d'identifier les meilleurs moyens de financement pour profiter des fonds de la prochaine génération.


De nombreuses entreprises du secteur ont déjà activé leurs projets, vous ne voulez pas être le dernier!

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